The Little Stranger est une adaptation captivante qui est plus un drame gothique qu'un thriller d'horreur, mais peut vous hanter longtemps après que son générique soit terminé.
Tout comme les deux derniers efforts de réalisation de Lenny Abrahamson (Frank et la salle oscarisée), The Little Stranger est un film qui défie les labels faciles et les conventions de genre, de la meilleure des manières. Basée sur le roman de Sarah Waters de 2009, cette offre historique fantasmagorique a été adaptée pour le grand écran par Lucinda Coxon - une dramaturge / scénariste qui a démontré un talent pour les deux pièces d'époque socialement consciente (The Danish Girl) et le mélodrame gothique lourd de conception (voir ses efforts non crédités sur Crimson Peak). Le film joue également sur les forces d'Abrahmson en tant que cinéaste spécialisé dans les histoires de personnes tourmentées par les horreurs personnelles et les traumatismes de leur passé. Cela fait à son tour le projet le match parfait pour ce couple scénariste / réalisateur particulier. The Little Stranger est une adaptation captivante qui est plus un drame gothique qu'un thriller d'horreur, mais peut vous hanter longtemps après que son générique soit terminé.
Situé en Angleterre à l'été 1948, The Little Stranger se déroule du point de vue du Dr Faraday (Domhnall Gleeson): un homme aux origines modestes qui s'est depuis fait un nom en tant que médecin de campagne respecté et accompli. Un jour, il est appelé à soigner un patient - à savoir la femme de chambre Betty (Liv Hill) - au Hundreds Hall: un domaine luxueux autrefois tombé en ruine, maintenant que la famille Ayres, autrefois riche (les propriétaires du Hall pendant des siècles) ne sont plus en mesure de maintenir leur mode de vie dans le monde de l'après-guerre. Cependant, la connexion de Faraday à cet endroit remonte en fait à 1919, quand il l'a vue pour la première fois enfant, quelques années après que sa mère de la classe ouvrière y ait elle-même été femme de ménage.
Au cours de ses visites de suivi au Hall, Faraday se rapproche du clan Ayres en soignant leur fils adulte Roderick (Will Poulter) pour les blessures invalidantes qu'il a subies dans la Royal Air Force et en se liant d'amitié avec leur matriarche, Mme Ayres (Charlotte Rampling). Faraday commence également à établir un lien avec la fille de Mme Ayres, Caroline (Ruth Wilson), qui commence progressivement à évoluer vers quelque chose de romantique, malgré leurs différences de classe. Tout de même, les Ayres ne peuvent pas se débarrasser du sentiment qu'il y a une présence inquiétante dans leur maison qui ne leur souhaite que du malheur … et peut avoir quelque chose à voir avec la jeune fille que Faraday a rencontrée dans son enfance lorsqu'il a visité la salle, il y a toutes ces années.
Comme le livre de Waters, le script adapté de Coxon replie les thèmes des changements dans la structure des classes dans l'Angleterre après la Seconde Guerre mondiale dans un récit gothique qui subvertit tranquillement certains tropes du genre, mais est dessiné dans le même style classique que les drames d'époque célèbres et les histoires d'horreur surnaturelles qui l'ont précédé (Brideshead Revisited et The Turn of the Screw, par exemple). Bien que The Little Stranger finisse par être explicite sur certains points de l'intrigue que le roman de Waters laisse plus ambigus, il sert sans doute le scénario global et ses préoccupations concernant la vraie nature du mal, le rationalisme contre la spiritualité et la destructivité du désir de grimper stature sociale. Abrahamson et Coxon réussissent à adapter les aspects psychologiques du matériel source de The Little Stranger pour le cinéma, en mettant en œuvre intelligemment des outils de narration comme la narration en voix off et les flashbacks d'une manière qui ne semble jamais être paresseuse et, en même temps, avec succès des questions sur la fiabilité (ou non) d'un narrateur Faraday.
Abrahmson et son directeur de la photographie Ole Bratt Birkeland (Ghost Stories) ont fermement donné le ton à The Little Stranger dans la façon dont ils photographient le beau design de production de Simon Elliott (The Book Thief) pour Hundreds Hall et ses environs. Le film s'inspire intelligemment d'une palette de couleurs maussade de gris et de noirs (et de variations sur celui-ci) au cours de ses scènes actuelles, comme un contraste saisissant avec les souvenirs plus lumineux de Faraday du manoir en décomposition. Cette approche picturale se traduit par un film magnifiquement étrange qui conserve une atmosphère riche et envoûtante tout au long de son exécution, avec une partition triste mais charmante de Stephen Rennicks (collaborateur d'Abrahmson Frank and Room) pour aider sa cause. Bien que The Little Stranger ne soit en aucun cas une aventure passionnante (malgré ce que son marketing pourrait vous faire croire), son rythme lent et délibéré et son tempérament calme rendent les séquences plus bruyantes et plus violentes encore plus troublantes et dérangeantes, sans avoir à recourir à des tactiques moins chères (à savoir, des sauts faciles).
Gleeson en tant que Dr Faraday est lui-même la représentation parfaite du design attrayant, mais troublant et troublant du film, avec son apparence nettement décharnée et sa manière inconfortablement douce. L'acteur fait un excellent travail pour masquer les véritables intentions de son personnage, laissant le public se demander s'il doit lui faire confiance … ou si Faraday cache une intention malveillante et sinistre derrière son comportement (apparemment) poli et doux. En effet, comme pour ses films précédents, Abrahamson excelle à faire ressortir de fortes performances tout autour de ses acteurs dans The Little Stranger. Wilson et Rampling sont également bien interprétés dans leurs rôles respectifs en tant que deux personnes esclaves de leur stature et de leur nom de famille, bien que de manières assez différentes. Pendant ce temps, Poulter offre une solide performance ici en tant que vétéran de la Seconde Guerre mondiale endommagé de plus d'une manière, sans paraître hors de propos à côté du reste du casting ici (et donc, démontrant davantage sa gamme dramatique après son virage crapuleux dans l'histoire vraie de l'année dernière drame, Détroit).
Parce que The Little Stranger est plus un drame psychologique qu'un thriller (comme indiqué précédemment), certains peuvent trouver le film simplement lent, plutôt qu'étouffant et menaçant. De plus, certains fans du livre original de Waters pourraient être un peu déçus par la façon dont le film est clair sur certaines choses que son roman source laisse plus en l'air. Cela ne veut pas dire que le film est farfelu dans sa narration - loin de là. Il a simplement une interprétation des implications et de la véritable signification du matériel source qui peut différer de ce que d'autres en ont retiré. Néanmoins, c'est une interprétation intelligente et réfléchie qui peut même inciter certains à relire le roman de Waters sous un angle différent.
En fin de compte, The Little Stranger est encore une autre offre subtilement puissante d'Abrahamson qui combine plusieurs éléments - romance gothique, horreur surnaturelle, drame psychologique - de telle manière qu'elle évite de manière appropriée carrément dans n'importe quelle boîte de genre (bien que cela fasse également du film tout le plus difficile à commercialiser - d'où sa bande-annonce et ses affiches quelque peu trompeuses). Le film n'est peut-être pas le thriller d'horreur simple que certains recherchent, mais cela vaut certainement la peine de vérifier si vous êtes d'humeur pour un drame d'époque de qualité qui est lourd d'une atmosphère menaçante et d'une chair de poule lente. Quelle meilleure façon de conclure août et la fin de la saison des films d'été qu'un voyage effrayant dans le temps dans la campagne anglaise?
BANDE ANNONCE
The Little Stranger joue maintenant dans les salles américaines. Il dure 111 minutes et est classé R pour certaines images sanglantes dérangeantes.
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